« Un poème n’a aucune valeur », dixit un ami français, haut fonctionnaire d’une grande entreprise publique. Je n’étais pas d’accord avec lui. C’est ainsi que l’idée d’introduire la poésie dans mon cours m’est venue, il y a déjà trois ans. « Tu prends de risques », a remarqué un collègue. Allaient les élèves l’apprécier ? J’avais déjà tenté d’enseigner de méthodes de créativité, mais les résultats n’étaient pas très satisfaisants.
Penser « out of the box » est une exercice poétique. Malgré la volonté contemporaine de sortir de sa zone de confort, les étudiants dans plusieurs écoles ainsi que des managers dans plusieurs entreprises le trouvent toujours difficile. Aujourd’hui, bon nombre de commentaires anonymes sur le séminaire, laissés par les élèves, sont enthousiastes (e.g. « Je l’ai adoré ! Il m’a fait penser différemment »). J’ai la chance d’enseigner à des étudiants étrangers bien souvent, et j’ai constaté que plus la composition de la classe est diverse, mieux c’est.
J’ai passé le dernier été en Grèce, invité par Yannis Maistros à l’École de Computer and Electrical Engineering (en français on l’appelle génie électrique et informatique, sauf qu’il n’y a pas le mot « computer » dedans) de l’École Polytechnique d’Athènes. On discutait de la linguistique et l’idée de faire un séminaire pour le programme de Master. Comment pourrait-on parler de créativité dans ce contexte et quel serait le rôle du savoir implicite des experts ? Or, je ne connais pas grande chose quant à ce domaine. J’ai alors proposé de faire plutôt un séminaire sur la conception innovante, à la fois en matière de « penser organisé » et de « penser poétique » – une idée qu’il a bien aimé.
Ainsi, demain et après-demain j’organise ce séminaire à l’école Polytechnique d’Athènes. La participation est ouverte et vous pouvez trouver l’annonce ici.
